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Vivre son baptême… Vivre de la Vie de Dieu…

Journée diocésaine, Mons, Collégiale Sainte-Waudru (23 septembre 2017)

Introduction

Je vous propose une réflexion en trois temps :

- Dans mon itinéraire personnel de la foi, qu'est-ce que j'ai reçu ?
- Dans mon itinéraire personnel de la foi, en quoi suis-je témoin ?
- Le témoignage en Eglise

I. Itinéraire personnel : qu'est-ce que j'ai reçu ?

A. Eveil à la foi

- La première expérience personnelle de Dieu : un moment précis
- Ce qui a précédé (famille : parents ; grands-parents ; école ; liturgie ; mouvements de jeunes ; épreuve de santé ; deuil ; pèlerinage ; médias ; films ; réseaux sociaux ; lectures)
- La première expérience personnelle du Christ, de Jésus
- La première expérience personnelle de l'Esprit Saint
- La première expérience de l'Eglise comme assemblée de croyants : écoute de la Parole de Dieu ; célébration d'un sacrement ou communion ; diaconie
- La première expérience de la prière, seul et en assemblée
- La première relecture de sa vie « en conscience » : liberté intérieure, loi et jugement
- Ceci permet de saisir en quoi a consisté, pour moi, l'éveil à la foi
- C'est original pour chacun, pour chacune

B. Initiation chrétienne sacramentelle

- Ai-je été initié au baptême à partir de 7 ans ou ai-je reçu le baptême sans m'en rendre compte ?
- Ai-je été initié à la confirmation ou ai-je reçu la confirmation sans m'en rendre compte ?
- Ai-je été initié à l'eucharistie à partir de 7 ans ou ai-je reçu l'eucharistie pour la première fois sans m'en rendre compte ?
- En quoi consiste l'initiation, pour moi ?
- Découvrir un don de Dieu ; participer au mystère pascal du Christ ; accueillir le don de l'Esprit Saint
- En quoi a consisté la participation à une assemblée liturgique, à une communauté ecclésiale ?
- En quoi a consisté pour moi la conversion, renoncer au mal, demander pardon, reconnaître mes péchés ?
- En quoi a consisté aimer Dieu, aimer le prochain ?
- Quelqu'un m'a-t-il confié des responsabilités, une mission ?
- Quand quelqu'un m'a-t-il proposé de témoigner de ma foi dans l'annonce, la liturgie, le service ?
- C'est original pour chacun, pour chacune
- C'est surtout dans l'initiation chrétienne sacramentelle qu'est organisé un accompagnement
- Cet accompagnement est d'abord une écoute de celui qui est initié ; un dialogue pour approfondir l'expérience de foi
- Cet accompagnement est une invitation à participer à l'assemblée dominicale hebdomadaire
- Cet accompagnement prend le nom de catéchèse quand il devient systématique : à un certain moment, en plus de répondre à des questions venant de celui qui est initié, il y a une présentation organique des quatre éléments classiques du contenu de la foi : la profession de foi ou credo ; la célébration du mystère chrétien ou l'économie sacramentelle et les sept sacrements ; la vie dans le Christ ou la vocation de l'homme et les dix commandements ; la prière chrétienne ou la prière dans la vie chrétienne et le Notre Père

C. La vie chrétienne

- Comme personne qui répond à une vocation, un appel qui vient de Dieu
- Comme membre d'une communauté humaine : caractère communautaire de la vocation humaine ; participation à la vie sociale (bien commun et responsabilité) ; justice sociale (respect de la personne humaine ; égalité et différences entre les hommes ; solidarité)
- Comme une personne qui accueille ce qui est de l'ordre de la création et ce qui est de l'ordre du salut
- Tout au long de la vie, le chrétien continue à recevoir la Parole de Dieu contenue dans la Bible
- Le chrétien répond à la Parole de Dieu par la foi : croire, faire confiance ; et mettre en pratique : c'est ici que le chrétien a devant lui l'expérience de l'Eglise dans la tradition, le fait de transmettre la Parole de Dieu ; c'est ici que le chrétien a devant lui l'expérience des saints qui sont autant de facettes de l'accueil de la Parole de Dieu et de sa mise en pratique, dans des circonstances de temps et de lieu extrêmement variées
- A l'intérieur de la vie chrétienne, il y a toujours des épreuves, des tentations, des blessures causées par le mal ; il y a toujours des moments où on fait le mal. En un sens, on est engagé dans un combat contre le mal. Pour bien voir le mal et trouver des moyens de ne pas se laisser prendre et de le combattre, vient le discernement. Beaucoup nous aident à exercer ce discernement. Le discernement, nous y sommes initiés par d'autres ; et nous le trouvons dans la prière et l'exercice de notre raison
- A l'intérieur de la vie chrétienne, il y a aussi des moments de doute, d'incompréhension, de recherche de la vérité. Ici encore, nous recevons d'autres personnes un éclairage pour apaiser le doute ou bien vaincre le doute ; pour comprendre et connaître mieux ; pour découvrir la vérité et même, à certains moments, la contempler.
- En d'autres termes, nous faisons l'expérience d'un amour qui nous est donné. Cet amour vient de Dieu ; cet amour est manifesté par la communauté ecclésiale et par des personnes qui nous connaissent, qui nous accompagnent, avec qui nous faisons parfois alliance dans le mariage, la vie de couple, dans des relations amicales

Ceci est le premier point : ce que j'ai reçu au moment de l'éveil à la foi ; durant la période de l'initiation chrétienne sacramentelle ; au cours de la vie après l'initiation chrétienne sacramentelle. Nous nous rendons bien compte que, durant cet itinéraire, beaucoup de personnes et d'institutions nous ont accompagnés.

La catéchèse est, dans le langage habituel, l'accompagnement un tant soit peu systématique de l'initiation chrétienne sacramentelle.

Mais, depuis 1997, la catéchèse reprend sa signification initiale : l'accompagnement, durant toute la vie, de ceux qui vivent de leur baptême ou, en d'autres termes, ceux qui vivent dans le Christ.

Cet accompagnement est de l'ordre de l'intelligence, quand on se met à confronter ce qui vient de la Parole de Dieu (la foi) et ce qui vient de la raison, notre capacité de réfléchir, de connaître, sans faire appel à la Parole de Dieu. Cet accompagnement est très souhaité aujourd'hui car les chrétiens se sentent parfois incompris ou maltraités quand des non-chrétiens leur disent qu'ils croient en des choses qui n'existent pas ; qu'ils sont soi-disant esclaves d'un dieu qui leur impose des choses impossibles afin d'entrer dans un paradis qui n'existe pas ; qu'ils ne vivent que d'interdits qui mutilent la dignité de l'homme ; bref, les chrétiens sont de nouveau en retard sur l'évolution des sciences et des nouveaux critères de la dignité humaine.

Cet accompagnement est de l'ordre sacramentel ou liturgique. C'est dans l'économie sacramentelle, la vie liturgique, que le chrétien fait l'expérience d'un don de Dieu et du don de la communauté. Aujourd'hui, l'ordre sacramentel est parfois réduit à la réception d'un don qui est fait une fois dans sa vie : le baptême. La confirmation a, en raison de multiples facteurs, perdu son sens initial ; on l'a même estimée facultative dans la vie chrétienne. L'eucharistie, une fois dans sa vie, oui. Mais chaque dimanche, c'est trop. Finalement, pour beaucoup, l'eucharistie est devenue un viatique, qui produit ses effets au moment de la mort. Grâce à d'excellents témoins de la vie de l'Eglise, dans sa tradition et dans ses initiatives pour susciter des paroisses vivantes, l'eucharistie va retrouver sa signification première telle que nous la découvrons dans beaucoup de textes du Nouveau Testament.

Cet accompagnement est de l'ordre de la vie morale, de la vie sociale, avec toutes ses facettes. On reçoit tout depuis qu'on a été conçu : la vie, la tendresse, l'affection de parents ou équivalents, la nourriture, l'apprentissage en bien des domaines de la vie humaine. Mais on reçoit aussi comment juger, discerner, pour réagir, pour bien agir, pour pardonner, pour transmettre la vie, pour exercer un jour des responsabilités.

Cet accompagnement est de l'ordre de la prière. Celui qui a été initié à la prière personnelle unie à la prière du Christ ; celui qui a été initié à la lectio divina, même si, à un certain moment, il ne pratique plus la prière, il retrouve à un moment ou l'autre la relation personnelle avec Dieu. Et une écoute et un dialogue nouveaux se mettent en route.

II. Itinéraire personnel : en quoi suis-je témoin ?

La foi chrétienne a des repères fantastiques pour proposer le partage, qu'elle appelle, pour reprendre le Nouveau Testament, le témoignage.

Ceux qui ont lu les récits de la résurrection du Christ, avec les apparitions, l'envoi en mission des femmes et des autres disciples, les apôtres
Ceux qui ont lu les récits du livre des Actes des Apôtres depuis la Pentecôte jusqu'au témoignage de l'apôtre Paul à Rome
Ceux qui ont lu les lettres de l'apôtre Paul, et des autres apôtres ou disciples
Ceux qui ont osé lire l'Apocalypse d'un bout à l'autre

Disent tous la même chose : il n'y a pas moyen de croire au Ressuscité sans avoir, en même temps, la mission d'en témoigner.

Ce témoignage, c'est le Ressuscité qui le demande. Ce n'est pas nous qui trouvons que ce serait une bonne chose.

Ce témoignage vise à faire de toutes les nations des disciples du Ressuscité. Le témoignage nous fait toujours aller au-delà des frontières que nous avons établies autour de nous. Les Actes des Apôtres montrent la surprise des apôtres et des autres disciples quand ils constatent que l'Esprit Saint les a devancés, c'est une chose, mais qu'en plus l'Esprit Saint est donné à des personnes et à des groupes qui ne sont pas de notre bord, de notre entourage ou de notre tradition : un eunuque éthiopien ; un centurion romain et toute sa famille ; des Grecs ou païens de la ville d'Antioche de Syrie ; des gens de Chypre qui ne sont pas spécialement juifs ; des Grecs ou des païens des villes d'Asie Mineure.

Le Pape François sait de quoi il parle quand il dit que nous sommes envoyés aux périphéries. Où mettons-nous des frontières autour de nous ? Comment jugeons-nous ce qui se passe dans les déplacements immenses de populations qui fuient des régions d'Afrique, du Moyen-Orient et de bien des régions plus éloignées encore ? Les périphéries viennent jusqu'à nous en traversant nos frontières, en déplaçant nos frontières.

Comment jugeons-nous les personnes et les groupes qui ne correspondent pas à l'idée que nous nous faisons d'une vie réussie dans la société contemporaine ? Qui réussit sa vie finalement ? Nous parce que nous avons tout ce qu'il faut ? Même si nous n'avons pas assez. Et, pour nous qui n'avons pas réussi, qui dépendons des autres pour vivre, survivre, où mettons-nous des frontières ? Pour nous qui n'avons rien, pour nous qui avons commis des délits qui exigent de notre part de nous racheter, où mettons-nous des frontières, où sont les périphéries ? Et nous qui sommes fragilisés par un handicap, par la maladie, où mettons-nous des frontières, où sont les périphéries ?

Il n'y a pas moyen de croire au Ressuscité sans avoir, en même temps, la mission d'en témoigner. Mais, dans ce témoignage, dans cette expérience du Ressuscité, il y a un appel à la conversion, la célébration du sacrement du baptême et la mise en pratique de tout ce que Jésus a enseigné qui reprend à 100 % la Parole de Dieu contenue dans la Bible.

Quand nous prenons conscience qu'il y a une conversion, nous avons parfois peur. On ne peut pas faire de prosélytisme. Qui dit que l'appel à la conversion est du prosélytisme ? Quand Pierre, le jour de la Pentecôte, fait un discours remarquablement bien structuré qui expose, avec clarté, comment Jésus, le Crucifié, est en fait le Messie, qu'il est ressuscité des morts, et que, lui, Pierre en est le témoin, et que c'est une bonne nouvelle pour tout le monde, ceux qui ont entendu et compris le discours de Pierre demandent : que devons-nous donc faire ? Convertissez-vous et faites-vous baptiser.

Celui qui a compris que la conversion fait partie du témoignage du Ressuscité, comprend tout de suite ce qui se passe dans un enfant, un adolescent, un adulte qui demande le baptême et l'entrée dans l'Eglise. Il s'agit d'une découverte personnelle et on cherche comment répondre à une parole intérieure qui dit : vas-y, essaie. Ceux qui accompagnent des catéchumènes savent très bien que la conversion ne se fait pas dans tous les aspects de la vie humaine, en une seule fois : la vie morale, la vie matrimoniale, l'éducation des enfants, le respect du bien d'autrui, la recherche du bien commun, la justice sociale. Qui a dit qu'il fallait se convertir dans tous les domaines en une seule fois ? Regardons les textes du Nouveau Testament. Regardons l'histoire de l'Eglise. Regardons-nous nous-mêmes. La conversion que nous essayons de vivre, nous la découvrons chez les personnes qui veulent devenir chrétiennes. Et là, en ce lieu-là, nous proposons la foi, l'expérience du Ressuscité et nous essayons de montrer, humblement, les diverses facettes de l'expérience humaine touchée par le Christ Sauveur.

Pierre dit : convertissez-vous et faites-vous baptiser. Tout de suite vient l'économie sacramentelle. Et, de manière encore plus forte, nous apprenons le nombre de baptisés et la manière de vivre en communauté, en Eglise. Comme c'est étonnant ! Le baptême nous introduit dans une communauté réelle, qui écoute l'enseignement des apôtres, qui partage la communion fraternelle, qui prie et qui participe à la fraction du pain, à l'eucharistie. Nous cherchons des lieux pour témoigner, pour partager ce que nous recevons ? Le baptême nous introduit dans une communauté.

En lisant les lettres de l'apôtre Paul, nous voyons assez rapidement que la vie des communautés a des faiblesses, des fragilités. Mais ce que Paul n'admet pas, c'est la mise à l'écart des pauvres. Il le dit explicitement à propos des repas où l'on célèbre l'eucharistie. Paul ne supporte pas non plus qu'on fasse des distinctions entre Juifs et païens, pour l'eucharistie. Il y a un seul Sauveur, le Christ ; il y a un seul peuple ; le Christ a brisé le mur entre Juifs et païens, point final. Et les pauvres ont leur place partout.

Le témoignage ne réussit pas de manière systématique, il connaît des échecs. L'apôtre Paul a connu des échecs, à Athènes, et il a été fouetté, lapidé. Ce n'était pas, pour lui, un motif de gloire, mais une participation au mystère du Christ. Si l'apôtre Paul, théologien magnifiquement initié à la tradition juive et fin connaisseur de la culture hellénistique, a connu des échecs, a été incompris, a été rejeté, pourquoi nous, qui sommes infiniment plus petits au plan théologique et intellectuel, ne connaîtrions-nous pas d'échec ?

Le témoignage, le disciple du Christ le vit dans sa chair, dans son corps. Au temps des premières communautés chrétiennes, il n'y avait pas de déclaration des droits de l'homme. On torturait, suppliciait, lapidait et exécutait par toutes sortes de méthodes. Dans certaines régions du monde, on continue à torturer et tuer des gens parce qu'ils sont chrétiens. Certains de ces chrétiens en ont réchappé. Ils sont parmi nous, dans plusieurs de nos communautés. Leur témoignage, d'après la tradition de l'Eglise, est le plus beau car, avec le Christ, ils donnent leur vie jusqu'à l'extrême. Nous cherchons parfois des lieux pour témoigner, partager notre foi. Si nous commencions par écouter le témoignage de ces chrétiens dans nos communautés, nous pourrions peut-être revoir la manière dont nous témoignons nous-mêmes de notre foi là où nous vivons et exerçons nos responsabilités.

Lorsque l'apôtre Paul parle de sa vie, de son expérience, il en vient toujours à sa participation au mystère pascal du Christ : mourir avec lui pour ressusciter avec lui. Paul dira même : ce n'est plus moi qui vis, c'est Christ qui vit en moi.

III. Le témoignage en Eglise

Jusqu'à présent, j'ai parlé de l'itinéraire personnel pour le don qui est reçu et pour le témoignage, ce qui est partagé.

Ici, j'en viens au témoignage en Eglise, ce que nous faisons ensemble.

A. Evolution de la catéchèse dans l'initiation chrétienne sacramentelle : du Catéchisme à la catéchèse

Pour beaucoup d'entre nous, la catéchèse est ce qui accompagne l'initiation sacramentelle des enfants et des jeunes. J'ai essayé de montrer que la catéchèse nous accompagne tous jusqu'à notre dernier soupir.

Pour plusieurs d'entre nous, qui ont une certaine idée de l'histoire de l'Eglise, la catéchèse est un mot obscur ; ils parlent du catéchisme ou de séances de catéchisme. De fait, après le Concile de Trente au XVIème siècle, l'Eglise catholique a eu un Catéchisme, appelé Catéchisme Romain ou encore Catéchisme du Concile de Trente, qui a été confié aux curés pour l'enseignement de la doctrine à ceux qui se préparaient à recevoir la confirmation et l'eucharistie. Ces célébrations étaient destinées aux jeunes adolescents. Au XIXème siècle encore, ce sont les adolescents qui sont initiés par la confirmation et l'eucharistie. Nous avons, par exemple, le témoignage de sainte Bernadette Soubirous (après 13 ans).

Le Pape saint Pie X autorise, en 1910, les enfants qui ont l'âge de raison de communier au Corps du Christ. Ceci bouleverse l'ordre traditionnel de l'initiation chrétienne sacramentelle, mais cela ne change rien à la préparation à recevoir les sacrements, donnée par le curé ou un vicaire jusqu'à la fin des années 1950.

Progressivement, l'enseignement du catéchisme a fait place à la catéchèse, confiée à des parents catéchistes. C'étaient en général des femmes, les mamans catéchistes, qui cherchaient à aiguiser une méthode adaptée aux enfants de la première communion et aux enfants de la profession de foi et de la confirmation. Cette manière de faire a produit de très beaux fruits.

Parmi les questions nouvelles suscitées par cette manière de faire nous avons : quel est le lien entre la catéchèse et la liturgie, l'assemblée dominicale ? Est-il normal que le curé et les autres prêtres soient acteurs de la catéchèse uniquement lors de la célébration de la confirmation et de l'eucharistie ? Ne serait-il pas plus fécond de célébrer la confirmation au début de l'école secondaire ? Les jeunes seraient davantage conscients du geste qu'ils posent. Ceci a eu comme conséquence que peu de baptisés sont confirmés.

B. Le Concile Vatican II (1962-1965)

A partir des années 1960, le Concile Vatican II a vu les choses tout à fait autrement. Et, surprise de taille, c'est à propos du ministère de l'évêque que la catéchèse a été pensée. Alors qu'autrefois l'évêque était surtout décrit comme un ministre de l'Eglise qui a la charge de gouverner un diocèse, le Concile Vatican II donne d'abord un enseignement sur le mystère de l'Eglise, sur le Peuple de Dieu et, ensuite, sur la constitution hiérarchique de l'Eglise et spécialement l'épiscopat, avant d'en venir aux laïcs, à l'appel universel à la sainteté, aux religieux, au caractère eschatologique de l'Eglise et à la Bienheureuse Vierge Marie.

A propos des évêques, le Concile situe l'institution des Douze, et dit que les évêques sont successeurs des apôtres, que l'épiscopat est un sacrement, que l'évêque est membre du Collège des évêques uni à l'évêque de Rome. Le Concile parle des relations à l'intérieur du Collège des évêques et en vient ensuite au ministère épiscopal.

1. Dans la Constitution dogmatique Lumen Gentium 24 : Les évêques étant successeurs des apôtres reçoivent du Seigneur, à qui tout pouvoir a été donné dans le ciel et sur la terre, la mission d'enseigner toutes les nations et de prêcher l'Evangile à toute créature, afin que tous les hommes, par la foi, le baptême et l'accomplissement des commandements, obtiennent le salut. Pour remplir cette mission, le Christ Seigneur a promis aux apôtres l'Esprit Saint, et, le jour de Pentecôte, l'a envoyé du ciel pour que, grâce à sa vertu, les apôtres soient ses témoins jusqu'à l'extrémité de la terre devant les nations, les peuples et les rois.

Parmi les charges principales des évêques, la prédication de l'Evangile est la première. Les évêques sont, en effet, les hérauts de la foi, amenant au Christ de nouveaux disciples, et les docteurs authentiques, pourvus de l'autorité du Christ, prêchant au peuple qui leur est confié la foi qui doit régler leur pensée et leur conduite, faisant rayonner cette foi sous la lumière de l'Esprit Saint, dégageant du trésor de la Révélation le neuf et l'ancien, faisant fructifier la foi, attentifs à écarter toutes les erreurs qui menacent leur troupeau.

2. Dans le décret sur la charge pastorale des évêques, Christus Dominus 12 : Dans l'exercice de leur charge d'enseigner, que les évêques annoncent aux hommes l'Evangile du Christ – cette charge l'emporte sur les autres si importantes soient-elles – et, dans la force de l'Esprit, qu'ils les appellent à la foi ou les confirment dans la foi vivante ; qu'ils leur proposent le mystère intégral du Christ, c'est-à-dire ces vérités qu'on ne peut ignorer sans ignorer le Christ lui-même, et qu'ils montrent de même la voie divinement révélée pour rendre gloire à Dieu et par là même obtenir le salut éternel.

Les évêques doivent en outre montrer aux hommes que, selon le dessein de Dieu Créateur, les réalités terrestres elles-mêmes et les institutions humaines sont également ordonnées au salut des hommes, et qu'en conséquence elles peuvent contribuer d'une façon non négligeable à l'édification du Corps du Christ.

Ils enseigneront donc, selon la doctrine de l'Eglise, combien il faut estimer la personne humaine, sa liberté et sa vie corporelle elle-même ; la famille, son unité et sa stabilité, la procréation et l'éducation des enfants ; la société civile avec ses lois et ses professions ; le labeur et le loisir, les arts et les techniques ; la pauvreté et la richesse. Ils exposeront enfin comment résoudre les très graves questions concernant la possession des biens matériels, leur accroissement et leur juste distribution, la paix et la guerre, la communauté fraternelle de tous les peuples.

13 : Les évêques veilleront à ce que l'enseignement catéchétique, dont le but est de rendre chez les hommes la foi vivante, explicite et active, en l'éclairant par la doctrine, soit transmis avec un soin attentif aux enfants et aux adolescents, aux jeunes et même aux adultes (...). En outre, les évêques seront attentifs à ce que les catéchistes soient dûment préparés à cette tâche : ils devront bien connaître la doctrine de l'Eglise et apprendre, dans la théorie comme dans la pratique, les lois de la psychologie et les disciplines de la pédagogie. Les évêques doivent aussi s'efforcer de restaurer ou d'aménager le catéchuménat des adultes.

C. Le Code de Droit canonique (1983)

Le Code de Droit canonique parle du ministère de la Parole de Dieu au Livre III, La fonction d'enseignement de l'Eglise.

A partir du Canon 756, le Code donne la liste de ceux qui ont la charge d'annoncer l'Evangile : le Pontife Romain et le Collège des Evêques ; dans un diocèse, c'est à l'Evêque que cette charge est confiée ; ensuite viennent les prêtres en tant que coopérateurs des Evêques et, parmi eux, les curés et les autres prêtres qui ont reçu charge d'âmes ; viennent ensuite les diacres, les instituts de vie consacrée, les laïcs, en vertu du baptême et de la confirmation.

A partir du Canon 762, nous avons la prédication de la Parole de Dieu, l'homélie, et, à partir du Canon 773, la formation catéchétique : C'est le devoir propre et grave des pasteurs, surtout ceux qui ont charge d'âmes, d'assurer la catéchèse du peuple chrétien afin que, par l'enseignement de la doctrine et l'expérience de la vie chrétienne, la foi des fidèles devienne vive, éclairée et agissante.

Canon 774 : Le souci de la catéchèse, sous la direction de l'autorité ecclésiastique légitime, concerne tous les membres de l'Eglise, chacun pour sa part. Les parents en tout premier lieu, les parrains et marraines.

Canon 776 : Le curé est tenu en vertu de sa charge de veiller à la formation catéchétique des adultes, des jeunes et des enfants (...) ; À cette fin, il aura recours à la collaboration des clercs, des membres des instituts de vie consacrée et des sociétés de vie apostolique, ainsi que des laïcs, surtout des catéchistes.

D. Le Catéchisme de l'Eglise catholique, 2ème édition (1997)

Le Catéchisme de l'Eglise catholique parle de la catéchèse à partir du n° 4 : Très tôt on a appelé catéchèse l'ensemble des efforts entrepris dans l'Eglise pour faire des disciples, pour aider les hommes à croire que Jésus est le Fils de Dieu afin que, par la foi, ils aient la vie en son nom, pour les éduquer et les instruire dans cette vie et construire ainsi le Corps du Christ.

N° 5 : La catéchèse est une éducation de la foi des enfants, des jeunes et des adultes, qui comprend spécialement un enseignement de la doctrine chrétienne, donné en général de façon organique et systématique, en vue d'initier à la plénitude de la vie chrétienne.

N° 6 : Sans se confondre avec eux, la catéchèse s'articule sur un certain nombre d'éléments de la mission pastorale de l'Eglise, qui ont un aspect catéchétique, qui préparent la catéchèse ou qui en découlent : première annonce de l'Evangile ou prédication missionnaire pour susciter la foi ; recherche des raisons de croire ; expérience de la vie chrétienne ; célébration des sacrements ; intégration dans la communauté ecclésiale ; témoignage apostolique et missionnaire.

N° 7 : La catéchèse est liée intimement à toute la vie de l'Eglise. Non seulement l'extension géographique et l'augmentation numérique mais aussi, et davantage encore, la croissance intérieure de l'Eglise, sa correspondance avec le dessein de Dieu, dépendent essentiellement d'elle.

N° 426 : Le but de la catéchèse : Mettre en communion avec Jésus-Christ : Lui seul peut conduire à l'amour du Père dans l'Esprit et nous faire participer à la Trinité Sainte.

N° 983 : La catéchèse s'efforcera d'éveiller et de nourrir chez les fidèles la foi en la grandeur incomparable du don que le Christ ressuscité fait à son Eglise : la mission et le pouvoir de pardonner véritablement les péchés, par le ministère des apôtres et de leurs successeurs.

N° 1095 : ... l'Eglise, spécialement lors des temps de l'Avent, du Carême et surtout la nuit de Pâques, relit et revit tous ces grands événements de l'histoire du salut dans l'aujourd'hui de sa liturgie. Mais cela exige aussi que la catéchèse aide les fidèles à s'ouvrir à cette intelligence spirituelle de l'économie du salut, telle que la liturgie de l'Eglise la manifeste et nous la fait vivre.

N° 2688 : La catéchèse des enfants, des jeunes et des adultes, vise à ce que la Parole de Dieu soit méditée dans la prière personnelle, actualisée dans la prière liturgique, et intériorisée en tout temps afin de porter son fruit dans une vie nouvelle. La catéchèse est aussi le moment où la piété populaire peut être discernée et éduquée. La mémorisation des prières fondamentales offre un support indispensable à la vie de prière, mais il est important d'en faire goûter le sens.

E. Le Directoire général de la Catéchèse (1997)

Le Directoire général de la Catéchèse déclare que le modèle de toute catéchèse est le catéchuménat baptismal (n° 91). Cela signifie que la catéchèse des adultes a pris, depuis lors, une importance considérable dans la mission pastorale de l'Eglise.

Cela signifie surtout que, désormais, chacun est invité, en vertu du baptême et de la confirmation, à devenir catéchète.

F. Dans le diocèse de Tournai

1. Le service diocésain du Catéchuménat (1997)

2. Les trois services diocésains de la liturgie, du catéchuménat et de la catéchèse (2003)

Il n'y a pas moyen de penser la catéchèse sans la liturgie ; c'est la liturgie qui, par elle-même, initie à la foi et fait vivre le chrétien

Il n'y a pas moyen de penser le catéchuménat sans la liturgie : c'est la liturgie qui, par elle-même, initie à la foi ; d'où la célébration complète suivant le Rituel de l'Initiation Chrétienne des Adultes (1997), depuis l'entrée en catéchuménat jusqu'à la veillée pascale, et la fin du néophytat

3. Un nouveau modèle de l'initiation chrétienne sacramentelle des enfants et des jeunes (2015)

- Le fondement indispensable est la liturgie, manifestée dans l'assemblée dominicale
- Avec des étapes :
- Eveil à la foi
- Catéchèse en trois années consécutives : qui aboutissent à la célébration de la confirmation et de l'eucharistie-source

4. Un accompagnement pour les initiés sacramentellement : de 10 à 18 ans

5. Des propositions catéchétiques pour toute la vie

6. Par unité pastorale :

- Un service pour l'initiation chrétienne et la catéchèse
- Mais aussi un service de la diaconie, avec des propositions catéchétiques
- C'est à l'EAP et au Conseil Pastoral de discerner et d'encourager les initiatives catéchétiques
- C'est à tous de se mettre au service de ces initiatives
- D'où le Livre Blanc, une sorte de répertoire pour discerner et se mettre en route

Conclusion

Merci à tous ceux qui s'impliquent dans la catéchèse telle qu'elle est proposée depuis ces dernières décennies.

Merci à tous ceux qui discernent, dans leur itinéraire personnel de foi, ce qu'ils peuvent partager avec d'autres, ceux des périphéries et les pauvres en particulier.

Merci à tous ceux qui se mettent au service de la catéchèse, sous toutes ses formes, lorsqu'ils sont appelés à témoigner de leur foi.

Merci aux trois services de la liturgie, du catéchuménat et de la catéchèse pour le travail important qu'ils exercent dans le diocèse.

+ Guy Harpigny,
Evêque de Tournai

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    Diocese de Tournai
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    Catéchèse | Catéchuménat | Collégiale Sainte-Waudru de Mons | Liturgie | Mgr Harpigny

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